
ExclusifRecharge : « La borne n’est que la partie visible de l’iceberg » (Vianney Devienne, DG Zaptec France)
« Aujourd’hui plus que jamais, la borne de recharge électrique doit être envisagée comme un ensemble de services, au carrefour des capacités du réseau électrique et des attentes des utilisateurs. L’innovation autour des bornes intelligentes doit viser cet équilibre. Il faut s’affranchir d’une approche strictement centrée sur l’équipement pour créer un écosystème de recharge capable de s’inscrire dans la durée », déclare Vianney Devienne
Directeur général France @ Zaptec France
, directeur général de Zaptec France
• Fournisseur de bornes de recharge électrique• Création : 2012• Filiales : Norvège, Suède, Allemagne, Suisse, Danemark, Royaume-Uni, Pays-Bas et France (lancement en septembre 2023) ; premier…
, dans une tribune transmise en exclusivité à News Tank le 25/07/2025.
Présente sur le marché français depuis septembre 2023, l’entreprise norvégienne spécialisée dans les solutions de recharge adapte son développement aux spécificités locales et mise sur la synergie entre acteurs pour accélérer l’électrification des territoires.
« La transformation évoquée ne peut se faire sans une collaboration étroite entre l’ensemble des parties prenantes du monde de l’énergie et de la mobilité : constructeurs automobiles, fabricants de bornes, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’énergie, installateurs, collectivités territoriales et utilisateurs finaux. Au-delà de l’innovation technologique et de la digitalisation des services de recharge, chaque acteur apporte son expertise. »
De la borne au service global : vers un écosystème clé en main de la recharge
« Avec la loi de Transition énergétique pour la croissance verte, l’Hexagone s’est fixé un cap ambitieux : déployer sept millions de points de charge d’ici 2030, dont 400 000 ouverts au public. La France a dépassé le chiffre de 2,5 millions de bornes déployées sur son territoire national au deuxième trimestre 2025. Des objectifs et étapes qui témoignent d’une volonté politique forte, mais qui, derrière son apparente simplicité, cache une réalité bien plus complexe. Car une borne de recharge n’est pas un équipement isolé. Elle s’inscrit dans un système à la croisée de la mobilité, de l’énergie et des usages quotidiens. Une recharge réussie ne dépend pas seulement de la puissance ou du design de la borne, mais de l’ensemble des services invisibles qui l’accompagnent.
L’écosystème de la recharge : penser expérience utilisateur plutôt qu’équipement
D’apparence simple, l’objet borne ne prend tout son sens que lorsqu’il s’inscrit dans un usage, dans un quotidien en mouvement. L’équipement, aussi connecté et intelligent soit-il, doit ainsi répondre aux besoins concrets de l’ensemble des utilisateurs, particuliers comme professionnels. Ces usagers n’ont pas forcément les mêmes besoins de déplacement ni les mêmes besoins de recharge. Néanmoins, malgré les disparités d’usages, ces acteurs attendent tous la même chose : une recharge simple, accessible et fiable, qui s’intègre de façon fluide dans l’écosystème de la mobilité.
La borne n’est alors que « la partie visible de l’iceberg ». Au-delà de l’équipement en lui-même, c’est donc tout un ensemble de services interconnectés qui doivent être pensés pour proposer une expérience de recharge de qualité.
Parmi eux, la définition d’offres communes entre les fournisseurs d’énergie et les opérateurs de bornes de recharge, le déploiement de modes de paiement facilités, le développement d’applications de pilotage à distance de la recharge, etc. C’est tout ce socle qu’on ne voit pas, contrairement à la borne, mais essentiel, qui confère de la valeur de l’infrastructure et permet de garantir la qualité et l’évolutivité des installations.
Derrière la simplicité d’utilisation des bornes de recharge, un écosystème complexe
Conformément aux attentes des conducteurs de véhicules électriques, une borne de recharge se doit d’être simple d’utilisation. Cette simplicité tend toutefois à masquer la complexité de l’écosystème énergétique multidimensionnel dans lequel elle s’intègre.
À l’échelle nationale, une borne de recharge est connectée au réseau d’électricité. Elle influe alors directement sur la stabilité globale du système électrique. Essentielle, cette stabilité repose sur un équilibre entre l’offre en électricité, portée par les capacités de production électrique, et la demande, dictée par les besoins de consommation. En amont de son déploiement, chaque borne doit donc être pensée comme une contrainte supplémentaire pesant sur le réseau électrique.
Aujourd’hui déjà, une nouvelle dimension transforme cette équation : le développement de la production électrique locale. Avec la multiplication des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, il devient possible de décaler les recharges pour coïncider avec les moments de production verte. Cette synchronisation permet d’utiliser une électricité plus propre, moins chère et neutre pour le réseau national, tout en respectant les besoins de mobilité des utilisateurs.
Demain, cette logique ira encore plus loin. Avec l’émergence du vehicle-to-grid, la borne deviendra une passerelle bidirectionnelle entre le véhicule et le réseau. La batterie du véhicule ne sera plus seulement consommatrice mais actrice de l’écosystème de l’énergie. Grâce aux technologies V2G Vehicle-to-grid. Exploitation des véhicules électriques qui sont connectés au réseau comme moyen de stockage d’électricité en renvoyant l’électricité vers le réseau ou en réduisant le taux de charge. , elle pourra restituer de l’électricité au moment des pics de consommation, et transformer chaque voiture en mini-centrale de stockage distribuée sur le territoire.
À l’échelle individuelle, la borne doit également composer avec les spécificités du bâtiment qui l’accueille. Il faut s’adapter à l’existant au moment d’installer l’équipement. Et entre ces deux niveaux, il faut se conformer aux pratiques réelles des utilisateurs : recharge en soirée à domicile, en journée sur le lieu de travail…
Un écosystème pensé pour durer
Ces contraintes et opportunités, à la fois techniques et comportementales, appellent une approche systémique : la borne ne peut plus être pensée seule. Elle est l’interface visible d’un écosystème beaucoup plus vaste.
L’infrastructure naît d’un équilibre dynamique entre technique et usage. Elle ne s’impose pas, elle s’ajuste. Et c’est dans cette zone de friction que se développe toute l’innovation autour des bornes intelligentes, du pilotage, des services associés. La contrainte crée l’ossature, l’usage oriente les choix.
C’est d’autant plus important que les écosystèmes de l’énergie et de la mobilité évoluent rapidement. À l’heure actuelle, la borne permet de recharger un véhicule ; demain, elle jouera un rôle actif dans l’équilibre du système électrique, comme expliqué en amont.
Aujourd’hui, plus que jamais, la borne électrique doit donc être pensée comme un ensemble de services, au carrefour des capacités du réseau électrique et des attentes des utilisateurs. L’innovation autour des bornes intelligentes doit être portée par la recherche de cet équilibre. Il faut s’affranchir d’une approche uniquement centrée sur l’équipement pour créer un écosystème de recharge capable de s’inscrire dans la durée.
La coordination favorisera un écosystème de recharge efficace et durable »Cette transformation ne peut se faire sans une collaboration étroite entre l’ensemble des parties prenantes du monde de l’énergie et de la mobilité : constructeurs automobiles, fabricants de bornes, gestionnaires de réseaux, fournisseurs d’énergie, installateurs, collectivités territoriales et utilisateurs finaux. Au-delà de l’innovation technologique et de la digitalisation des services de recharge, chaque acteur apporte son expertise. Leur capacité de coordination permettra de créer un écosystème de recharge véritablement efficace et durable.
Cette coordination entre acteurs trouve déjà des illustrations concrètes sur le terrain. Le récent partenariat entre Netceed, Zaptec et Modulo, un regroupement de syndicats d’énergies pour déployer 900 points de recharge dans les départements du Centre-Val de Loire en est un exemple probant. Ce projet, qui vise l’installation de bornes dans les parkings publics et privés des communes d’ici juin 2027, démontre comment la synergie entre différents acteurs peut accélérer concrètement l’électrification des territoires. De telles initiatives territoriales illustrent parfaitement cette approche systémique nécessaire pour transformer les infrastructures locales et répondre aux enjeux de la transition énergétique. C’est à cette seule condition que la mobilité électrique pourra changer d’échelle et devenir la réalité quotidienne de tous."
Parcours
Directeur général France
Directeur des ventes et du marketing
Directeur des ventes
Manager en charge du développement business
Établissement & diplôme
Fiche n° 50225, créée le 31/10/2023 à 10:43 - MàJ le 25/07/2025 à 09:13
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