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Carburants alternatifs : « La ZFE donne un coup d’accélérateur à la filière » (J.-M. Philip, Sigeif)

News Tank Mobilités - Paris - Interview n°209633 - Publié le 01/03/2021 à 17:00
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©  D.R.
Jean-Michel Philip, Sigeif Mobilités - ©  D.R.

« La mise en place de la ZFE Zone à faibles émissions  métropolitaine donne un coup d’accélérateur à la filière. Les usagers, professionnels et artisans anticipent les restrictions à venir. Pour répondre à leur demande de disposer de carburants propres, il faut construire des infrastructures d’avitaillement », déclare à News Tank Jean-Michel Philip, directeur général du Sigeif Mobilités • SEM Sigeif Mobilités, créée le 08/12/2016 • Mission : développe en Ile-de-France le réseau de stations GNV et bio-GNV, d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) et de… .

« Nous ouvrirons fin 2021 une station de carburants alternatifs à Saint-Denis et une seconde début 2022 à Réau, en Seine-et-Marne. Le maillage des bornes de recharge pour véhicules électriques s’accélère aussi via la compétence d’infrastructure que les communes franciliennes commencent à nous transférer massivement ». 

« Pour les bornes de recharge pour véhicules électriques, le modèle économique n’est toujours pas au rendez-vous. Mais c’est le rôle de la puissance publique de mailler les territoires et d’accompagner la montée en puissance des véhicules électriques et hybrides ».

Créé en décembre 2016, Sigeif Mobilités • SEM Sigeif Mobilités, créée le 08/12/2016 • Mission : développe en Ile-de-France le réseau de stations GNV et bio-GNV, d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) et de… développe le réseau francilien de stations de carburants alternatifs (GNV Gaz naturel pour véhicule , électrique, hydrogène). C’est une société d’économie mixte locale ou SEML, c’est à dire une SA avec au moins 7 actionnaires dont la majorité est détenue par la puissance publique. Les principaux sont le Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France, 2,8 M€ au capital initial) et la Caisse des Dépôts (1,9 M€). 

Jean-Michel Philip détaille à News Tank ses objectifs, les difficultés rencontrées et les perspectives de développement de ces stations de carburants alternatifs.


« La rareté et la cherté du foncier constituent en Ile-de-France un obstacle au développement de stations de carburants alternatifs »

Qu’est-ce qui fait l’ADN de Sigeif Mobilités ?

Etant issus du syndicat mixte francilien Sigeif, autorité concédante des réseaux de gaz et d’électricité, nous nous sommes naturellement positionnés sur la mobilité durable au GNV Gaz naturel pour véhicule et bioGNV Gaz naturel pour véhicules d’origine décarbonée . Le Sigeif s’était déjà emparé de la question. Son travail a conduit à ouvrir une première station à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) en novembre 2016, année de création de la SEM. A l’époque, peu de monde s’intéressait à l’avitaillement public en GNV/bioGNV. Cette énergie dispose pourtant de sérieux atouts, notamment sur le plan environnemental. 

Comment les choses évoluent-elles ?

Nous allons déployer une dizaine de stations publiques GNV/bioGNV »

La mise en place de la ZFE Zone à faibles émissions  métropolitaine donne un coup d’accélérateur à la filière. Les usagers, professionnels et artisans anticipent les restrictions à venir. Pour répondre à leur demande de disposer de carburants propres, il faut construire des infrastructures d’avitaillement. Un domaine où notre ambition reste intacte : déployer une dizaine de stations publiques de distribution de GNV/bioGNV en Ile-de-France, pour un investissement de l’ordre de 20M€.

Atteindrez-vous cet objectif ?

Nous l’atteindrons presque en 2022, avec 6 stations dont 4 opérationnelles à Bonneuil-sur-Marne, Wissous (Essonne), Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et dans le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Cette dernière a été mise en service en septembre 2020. Exploitée par Total, elle a été visitée le 11/02/2021 par le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. La station prévue à Saint-Denis ouvrira à la fin de l’année, et celle de Réau (Seine-et-Marne), au 1er trimestre 2022. Il faut des mois pour qu’elles montent en puissance, le temps que les usagers s’équipent et que les flottes se renouvellent.

Quelles seront les spécificités de ces prochaines stations ?

Une station GNV sur une friche polluée en centre-ville »

D’ordinaire, nos stations font entre 3 000 et 5 000 m2. Celle de Saint-Denis sera installée sur un terrain de 450 m2 en plein centre, sur un délaissé de voirie. Le sol était pollué, personne n’en voulait. Il fut pourtant difficile de l’obtenir. Le Département Seine-Saint-Denis nous a aidé à identifier la parcelle. A terme, les usagers auront besoin de points de ravitaillement situés en ville. Mais avec la rareté, la cherté du foncier, le terrain tout comme le modèle économique sont difficiles à trouver. En cours de construction dans le parc d’activités de l’A5-Sénart, la station multi-carburants de Réau est aussi l’occasion pour nous d’innover. Sans l’impulsion de l’aménageur, l’EPA Établissement public d’aménagement Sénart, ce virage n’aurait pas été possible. Dans l’appel d’offres pour sa conception, sa construction et exploitation, remporté le 07/12/2020 par Engie Solutions, nous avons demandé à l’exploitant de distribuer du gaz naturel liquéfié (GNL) mais aussi du GNV exploitable sous la forme comprimée 100 % bio (bioGNC). En comparaison, à Gennevilliers il l’est à 10 %. C’est un engagement fort que nous demandions.

Ne faut-il pas soutenir la production locale de bioGNV ?

Effectivement, d’ailleurs à Réau, la proximité du futur méthaniseur Sénart Bioénergie, situé sur la même commune, rendra possible cette exigence. Grâce au dispositif des garanties d’origine (GO) assurant la traçabilité du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel, l’usager sera assuré que le bioGNV distribué à Réau proviendra du biométhane produit à quelques centaines de mètres de là, comme en circuit court. La station sera aussi en capacité de proposer de l’azote liquide pour le refroidissement des camions frigorifiques. A Gennevilliers, le Syctom, qui fait partie de nos actionnaires, prévoit d’installer en 2024 une unité de méthanisation. Le méthane produit à partir des biodéchets pourra à terme alimenter la station de carburant.

Quels sont vos projets de développement dans l’hydrogène ?

Hydrogène : le foncier reste là aussi le principal obstacle  »

A Réau, une partie de la surface de la station est réservée à la distribution d’hydrogène. La SEM a pris part en 2020 au projet Last Mile, qui vise à développer un réseau de 16 stations de recharge en hydrogène renouvelable pour les flottes professionnelles et publiques captives, en zone urbaine et péri-urbaine d’Île-de-France. Last Mile viendra à Réau, la mairie et l’agglomération Grand Paris Sud y sont favorables. Reste à trouver des entreprises et d’autres collectivités intéressées pour participer à ce projet dont le principal obstacle reste, là aussi, la recherche de foncier. 

Le problème se pose moins pour les infrastructures de recharge électrique. La dynamique est-elle encourageante ?

Elle l’est, et repose sur le transfert par les communes de la compétence IRVE Infrastructures de recharge pour véhicules électriques au Sigeif. Plus de 50 communes d’Île-de-France, constituant un territoire de plus d’1 million d’habitants, l’ont transférée. Ce rythme s’accélère, la barre des 200 transferts IRVE et du millier de bornes installées sera atteinte dans les prochaines semaines. Les communes trouvent un intérêt à le faire car la SEM prend en charge 100 % du financement des investissements et de la maintenance, avec l’aide de la Région. Une fois leur délibération prise, nos équipes travaillent avec leurs élus et services techniques à la définition du meilleur emplacement pour ces bornes. Avec l’appui du BET bureau d’études Inddigo, nous élaborons un schéma d’implantation adapté aux besoins de la ville et des usagers. 

Héritez-vous des anciennes bornes Autolib’ ?

Par la force des choses, nous héritons de certaines. A la suite de l’arrêt brutal du service, en juillet 2018, un millier de stations furent laissées en friche. Certaines, inexploitables, sont abandonnées. La fin d’Autolib’ a aussi ouvert des opportunités. Ce sont autant de points de livraison électrique sur la voie publique susceptibles de trouver une nouvelle utilité, une fois transformés. Certaines ont été réactivées et intégrées au schéma de déploiement. Dans ce cas, nous réutilisons l’infrastructure de branchement électrique mais pas la globalité du service, qui était très spécifique. 

Installer des bornes, est-ce rentable pour la puissance publique ?

C’est le rôle de la puissance publique de soutenir le modèle économique  »

Loin de là, le coût d’installation sur la voie publique d’une borne de recharge oscille entre 2 000 et 5 000 € selon que sa puissance est de 7,4 ou 50 kW. La maintenance représente 10 % par an du coût de construction. Ce n’est bien sûr qu’un ordre de grandeur. Les recettes générées via le paiement de la recharge restent faibles. Même si le modèle économique n’est pas au rendez-vous, c’est le rôle de la puissance publique de mailler les territoires en bornes, pour accompagner la montée en puissance des véhicules électriques et hybrides et aider les communes à répondre au besoin des usagers et habitants.

Dans la mobilité décarbonée, vous considérez-vous comme un maître d’ouvrage ou un investisseur ? 

Les deux. Pour développer le réseau de stations de carburants alternatifs, financer nos projets, nous avons recours aux banques : Crédit agricole d’Île-de-France, Banque postale et surtout la Caisse d’Epargne IDF, qui nous soutient depuis le début. Nous sommes aussi un investisseur. Nous venons ainsi d’entrer à 30 % dans la société de projet de Gaz’UP. Cette coopérative de transporteurs favorise l’utilisation du bioGNV, développe sa production en circuit court et ambitionne de réaliser 25 à 50 stations d’ici à 2025, sachant que 4 à 5 le sont déjà. L’union fait la force, et pour promouvoir le GNV/bioGNV, nous travaillons avec des acteurs tels que le loueur de véhicules Fraikin et la société de transport routier TAB Rail Road. Dans le cadre du projet « Olympic Energy », qui prévoit le financement de 8 stations d’avitaillement et l’achat de 330 poids-lourds roulant au GNV/bioGNV, pour un montant total de 28,6 M€, la Commission européenne nous a accordé il y a deux ans une subvention de 5,7 M€. Nous commençons à en percevoir les retombées économiques. 

SIGEIF Mobilités

• SEM Sigeif Mobilités, créée le 08/12/2016
• Mission :
développe en Ile-de-France le réseau de stations GNV et bio-GNV, d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE) et de stations hydrogène.
• Capital : 5 M€
• Sept actionnaires : Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France, 2,8 M€ au capital initial), Caisse des dépôts (1,9 M€), Région Île-de- France, GRTgaz Développement, Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers), Siaap (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) et Siom (Syndicat intercommunal des ordures ménagères de la vallée de Chevreuse).
• Effectifs : 2 salariés
Président : Jean-Jacques Guillet (député-Maire de Chaville)
• Directeur général : Jean-Michel Philip

Catégorie : Energies
Maison mère : Syndicat Intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France (SIGEIF)


Adresse du siège

64 bis rue de Monceau
75008 Paris France


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Fiche n° 10434, créée le 30/09/2020 à 16:45 - MàJ le 01/03/2021 à 13:19

Izivia

Filiale d’EDF exploitante de bornes de recharge pour véhicules électriques publiques et privées (ex-Sodetrel)
- exploitante de Corri-Door, réseau de recharge rapide sur autoroutes
- accompagne les collectivités, syndicats d’énergie et entreprises dans leurs projets de mobilité électrique : exploitation technique et commerciale des services de recharge, maintenance, gestion des utilisateurs des bornes
- 20 000 points de recharge exploités
Création : 1998
Effectif : 170 salariés (2023)
Chiffre d’affaires :
- 2018 (dernier connu) : 7,56 M€
Directrice générale : Christelle Vives (depuis décembre 2019)
Contact :
Matthieu Renaudin, directeur communication, coordination et relations institutionnelles
Tél. : 01 84 20 16 07


Catégorie : Energies
Maison mère : EDF


Adresse du siège

8 avenue de l’Arche - La Défense
Immeuble Colisée
92419 Courbevoie Cedex France


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Fiche n° 10589, créée le 08/10/2020 à 16:06 - MàJ le 19/07/2024 à 12:00

Aire Nouvelle

• Filiale d’Engie dédiée à l’accompagnement des villes et entreprises dans l’efficacité énergétique
• Création : 2020 (fusion de 5 filiales : Engie Réseau, Engie Cofely, Engie Ineo, Engie Axima et Endel)
• Missions :
- optimiser l’usage des énergies et des ressources en consommant moins
- augmenter la part d’énergies vertes
- réinventer les environnement de vie et de travail, avec des technologies garantissant le respect de l’environnement
• Organisation : 3 business units : villes et collectivités, industries et tertiaire, proximité
• Effectifs : 50 000 (2020)
• Directeur général adjoint du Groupe ENGIE en charge d’ENGIE Solutions : Wilfrid Petrie
• Contact : Eugénie Boullenois, 06 03 18 42 67
• Tél. : 01 40 22 66 40


Catégorie : Energies


Adresse du siège

1, place Samuel de Champlain
92400 Paris la defense Cedex France


Fiche n° 10906, créée le 23/10/2020 à 15:38 - MàJ le 22/04/2023 à 13:25


© News Tank Mobilités - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »

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Jean-Michel Philip, Sigeif Mobilités - ©  D.R.