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EuMo 2024 : « 100 Md€ pour préparer les infras au changement climatique » (Herald Ruijters, DG Move)

News Tank Mobilités - Paris - Actualité n°339412 - Publié le 02/10/2024 à 14:00
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©  EuMo Expo
Table ronde Mandature européenne 2024-2029, comment favoriser une mobilité européenne plus durable ? - ©  EuMo Expo

« Les dégâts de la tempête Boris en Europe centrale ont révélé une fois de plus la nécessité de se préparer au changement climatique. En termes de financement, il faut être ambitieux et penser à long terme pour protéger nos infrastructures. Dans le secteur des transports, il faudra environ 100 Md€ pour rendre ces infrastructures résilientes aux effets du changement climatique », déclare Herald Ruijters, directeur général adjoint de la DG Move, lors de la conférence inaugurale « Mandature européenne 2024-2029, comment favoriser une mobilité européenne plus durable ? » dans le cadre de l’European Mobilty Expo à Strasbourg (Bas-Rhin) le 01/10/2024.

La deuxième table ronde de la conférence inaugurale a abordé les thèmes du financement européen, l’industrie du transport public, et le choc d’offres en présence de :
• Marie-Ange Debon Membre du conseil d’administration @ TotalEnergies • Présidente @ Union des transports publics et ferroviaires (UTPF) • Présidente du directoire @ Keolis
, présidente de l’UTPF • Organisation professionnelle • Création : 1899 • Mission : regroupe les entreprises de transport public urbain, entreprises de transports ferroviaires (voyageurs et fret) et gestionnaires… et présidente du directoire de Keolis ;
• François Kalfon, eurodéputé (Socialistes et Démocrates) et membre de la commission TRAN commission des Transports et du tourisme du Parlement européen  ;
• Louis Nègre Président de la commission des investissements @ Société Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur • Président @ Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART) • Président délégué à la… , président du GART • Association d’élus qui représente les autorités responsables des transports (collectivités, AOM, syndicats mixtes) • Création : 1981 • Mission : réunir les élus des collectivités dotés de la… .

« La nouvelle équipe de commissaires européens aura pour tâche de travailler sur la compétitivité des entreprises, notamment en mettant en avant certaines filières industrielles comme celle des transports. Des mécanismes doivent être mis en place pour faciliter les investissements nécessaires, car si la commission Von der Leyen I a introduit le Green Deal, la commission Von der Leyen II doit faire face à l’investissement », indique Herald Ruijters.


Sur les financements européens

Les marchés carbone, également nommés systèmes d’échange de quotas d’émissions (SEQE Système d’échange de quotas d’émission ) ou système de permis d’émissions négociables (Emissions Trading Schemes en anglais - ETS Emissions Trading System - Système d’échange de quotas d’émission (SEQE) de CO2 de l’UE ), sont des outils réglementaires mis en place en 2005 par l’Union européenne pour faciliter l’atteinte des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES gaz à effet de serre ).

Le SEQE-UE Union européenne est un système de plafonnement et d’échange d’émissions (cap-and-trade en anglais), dans lequel les assujettis doivent mesurer et vérifier leurs émissions pour ensuite restituer aux autorités autant de quotas d’émissions.

• La quantité de quotas mis annuellement sur le marché est déterminée par rapport à l’objectif de réduction d’émissions.

• La mise sur le marché peut se faire par enchères ou par allocation gratuite.

• Les participants au marché peuvent acheter des quotas aux enchères et se vendre des quotas entre eux (via une bourse, ou bien de gré à gré).

• Le prix du quota d’émission se forme alors sur le marché pour équilibrer l’offre (le nombre de quotas sur le marché, lié principalement à l’ambition climatique) et la demande (correspondant aux émissions des assujettis).

• Les assujettis sont incités à réduire leurs émissions car les émissions de CO2 ont un coût économique et il est rentable de réduire ses émissions si le coût d’abattement est inférieur au prix du quota d’émission.

  • « La France reçoit 2,3 Md€ de crédits ETS, mais ces fonds n’ont jamais été orientés vers les transports publics. L’UTPF et le Medef Mouvement des entreprises de France demandent à ce que cela change. 250 M€ doivent être fléchés vers les transports publics », déclare Marie-Ange Debon.

Louis Nègre - ©  B. Mazodier / Gie Objectif Transport Public

  • « Il y a une incohérence : on doit lutter contre les émissions de GES, mais on ne met pas les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs. Si l’on veut développer les transports publics et réduire l’autosolisme, il faut proposer une alternative réelle, fiable, cadencée et surtout financée. Nous sommes face à une contradiction, nous avons les discours, les institutions, les textes, mais sur le terrain, quand nous avons besoin de financement, il n’y a rien. Quand le ministre viendra, ma question sera simple : combien d’argent êtes-vous prêt à mettre sur la table ? », déclare Louis Nègre.

  • « Il va falloir appliquer le principe du pollueur-payeur, en faisant payer les externalités négatives du transport routier. Nous devons réfléchir à la mise en place de ce mécanisme. Mario Draghi a souligné le besoin de financement. À l’échelle européenne, nous porterons l’idée de la monétisation du carbone. Le carbone doit être mis à contribution, et les gros pollueurs doivent payer pour compenser ceux qui ne polluent pas.

François Kalfon - ©  European Union 2024 - Source : EP

  • Il existe un mal français que l’on appelle Bercy : les ressources dédiées sont captées pour résorber les déficits conjoncturels. Nous sommes à 6 % de déficit, mais cela n’a pas réduit nos capacités d’investissement. Il existe un modèle à suivre : celui de la SGP Société des grands projets (ex-Société du Grand Paris) qui a permis de sanctuariser les investissements.
  • Les crédits ETS pourraient être orientés vers les transports publics, mais Bercy ne le fait pas. La Commission européenne doit changer de paradigme, comme elle l’a fait pour le fret SNCF, en autorisant les subventions, à l’instar de ce qui se fait pour les voitures électriques. Le fret ferroviaire est structurellement déficitaire et, sans subventions, il ne pourra pas se redresser » indique François Kalfon.

  • « La France est le premier bénéficiaire du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe, avec 24 % des financements lors du dernier appel, et cela concerne toutes les Régions, pas seulement les projets transfrontaliers. L’Europe ne se limite pas au Lyon-Turin, elle soutient aussi les projets locaux et régionaux, comme Stuttgart-Ulm. Il y a également une évolution dans le calcul de la dette : nous avons exclu la part des subventions de l’État pour le MIE Transport de la dette publique, et il en va de même pour les fonds régionaux », déclare Herald Ruijters.

Le MIE Mécanisme pour l’interconnexion en Europe est un programme européen qui vise à soutenir le développement de réseaux transeuropéens hautement performants, durables et aux interconnexions efficaces dans les secteurs de l’énergie, du numérique et des transports.

Le programme est géré par l’Agence exécutive pour l’innovation et les réseaux à travers des appels à projets sectoriels.

Sont éligibles, les projets soutenus par les États membres, organisations internationales, entreprises, organismes publics ou privés établis dans un État membre.

Le MIE apporte une aide sous forme de subventions.

Sur la protection de l’industrie du transport public

  • « Nous n’avons pas suffisamment mis en avant l’industrie des transports publics, qui repose sur une régulation solide et un écosystème d’entreprises dynamique. Il est essentiel de valoriser cette filière, qui fait partie des 14 filières industrielles stratégiques en Europe », déclare Marie-Ange Debon.

  • « Il faut prendre conscience de la qualité des acteurs des transports. Du fait de leurs compétences, ils sont attaqués et pas seulement dans le secteur de l’automobile. Pour les protéger, nous devons créer un “Airbus” du transport public et ferroviaire, et éviter de reproduire la situation des panneaux solaires.
  • La Commission taxe les véhicules chinois entre 15 et 20 %, mais il subsiste un problème : l’Allemagne agit en cavalier seul sans réfléchir à l’équipe Europe. Chacun doit mettre de côté ses égoïsmes nationaux pour sauver notre industrie européenne », indique François Kalfon.

  • « Les Européens ne savent pas à quel point nous avons des champions dans le secteur du transport, tels que Airbus, Alstom, ou Siemens. Il est crucial de les soutenir pour maintenir notre compétitivité face aux défis mondiaux. La première prise de conscience de la compétition mondiale est venue avec la guerre en Ukraine.
  • Il est essentiel d’investir dans la durabilité et de relier les infrastructures locales aux trajets longue distance. Le réseau transeuropéen assurera une connexion fluide via des pôles multimodaux, car les citoyens veulent pouvoir se déplacer sur de longues distances de manière simple », déclare Herald Ruijters.

Sur le développement de l’offre

Marie-Ange Debon - ©  Keolis

  • « Le choc d’offre rencontre sa demande, mais il génère aussi une demande additionnelle. Strasbourg en est un excellent exemple. Ce choc d’offre stimule le dynamisme économique, donc il est essentiel de réaffirmer la place des transports collectifs dans le développement économique. Si l’on veut réussir le Green Deal européen, cela passera nécessairement par les transports publics », déclare Marie-Ange Debon.

  • « Il faut des personnes compétentes au sein des AOM Autorité organisatrice de la mobilité pour mettre en œuvre le choc d’offres. Nous avons des champions en France et en Europe qu’il faut valoriser, ainsi que des projets attractifs. Le modèle du SERM Service Express Régional Métropolitain devrait devenir européen, reliant le cœur des métropoles et leurs périphéries. Comme l’a observé Jérôme Fourquet, le vote populiste augmente à mesure que l’on s’éloigne d’une gare », indique François Kalfon.

Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART)

• Association d’élus qui représente les autorités responsables des transports (collectivités, AOM, syndicats mixtes)
• Création :
1981
• Mission : réunir les élus des collectivités dotés de la compétence dans les transports publics et collectifs (agglomérations, Régions, Départements)
• Revendique 223 adhérents (202 AOM , 7 départements, 14 régions dont Île-de-France Mobilités)
Conseil d’administration :
- 47 élus, élus
pour un mandat de trois ans par l’Assemblée générale
- neuf
administrateurs qui composent le bureau exécutif
• Équipe permanente : 16 (dirigeants, responsables et chargés de mission)
• Président : Louis Nègre (réélu en juin 2023 président jusqu’en 2026)
• Directeur général  : Alexandre Magny (janvier 2024)
• Contact : Mouloud Houacine, directeur de la communication
• Tél. : 01 40 41 18 19


Catégorie : Association de collectivités


Adresse du siège

22 rue Joubert
75009 Paris France


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Fiche n° 10286, créée le 29/09/2020 à 11:48 - MàJ le 16/10/2024 à 11:27

Union des transports publics et ferroviaires (UTPF)

• Organisation professionnelle
• Création :
1899
• Mission : regroupe les entreprises de transport public urbain, entreprises de transports ferroviaires (voyageurs et fret) et gestionnaires d’infrastructures ferroviaires en France
- représente 230 entreprises de transport urbain et ferroviaire
- Depuis 2008, édite un Observatoire de la mobilité, afin de disposer d’une photographie des utilisateurs de transports publics en France
• Conseil d’administration : 24 membres
• Effectifs : 46 personnes
• Présidente : Marie-Ange Debon (présidente de Keolis)
• Déléguée générale : Florence Sautejeau
• Contact : Juliette Fraile, directrice de la communication
• Tél. : 01 48 74 63 51


Catégorie : Groupement professionnel


Adresse du siège

17, rue d’Anjou
75008 Paris France


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Fiche n° 10292, créée le 29/09/2020 à 12:42 - MàJ le 16/10/2024 à 11:29

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