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AOM : « Ne pas ralentir le rythme des investissements » (G. de Lasteyrie, Île-de-France Mobilités)

News Tank Mobilités - Paris - Interview n°285591 - Publié le 14/04/2023 à 11:20
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Grégoire de Lasteyrie - ©  D.R.

« La crise est sévère pour toutes les AOM Autorité organisatrice de la mobilité . Les coûts de l’énergie et les charges d’exploitation ont fortement augmenté. L’indice travaux publics de l’Insee Institut national de la statistique et des études économiques n’est pas en reste. Il est donc urgent de pérenniser le financement de transports publics dont le déficit de fonctionnement est appelé à s’accroître dans les prochaines années. Nous sommes tous face à une situation inédite avec une hausse majeure des coûts de fonctionnement et des exigences d’investissement », déclare Grégoire de Lasteyrie Secrétaire national en charge des Transports et des Infrastructures @ Horizons • Vice-président Transports @ Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France) • Vice-président représentant le… , maire de Palaiseau, président de la CA Communauté d’agglomération Paris-Saclay, conseiller régional d’Île-de-France et VP vice-président ou vice-présidente d’Île-de-France Mobilités, le 14/04/2023.

Son propos fait suite à la réunion du Cercle des élus locaux, le 28/03/2023 à Paris, consacrée au financement et à la relance des transports en commun du quotidien, au côté de Stéphane Sautarel Sénateur (LR) du Cantal @ Sénat • Dirigeant fondateur @ Magellan consulting
• Auteur d’un roman, Le Fil ou la Toile (Librinova, 2019), et d’un essai Le Management humaniste : invitation au voyage (VA…
, sénateur du Cantal et co-rapporteur de la mission d’information du Sénat sur le financement des TC.

« Le réseau francilien est le 2e au monde pour la densité et le 4e sur le plan du maillage. Dès 2016, sous l’impulsion de Valérie Pécresse Présidente @ Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France) • Présidente @ Île-de-France Mobilités (IdFM)
• Née le 14/07/1967
, nous avons lancé la modernisation des rames et la conversion écologique des moyens de transport. Nous ne voulons pas ralentir le rythme des investissements. Même si la fréquentation a baissé depuis le Covid, les besoins restent élevés et l’urgence climatique nous interdit de faire marché arrière », ajoute l’élu local.

« La balle est dans le camp du Gouvernement. Les chiffres sont publics. Le PLFR Projet de loi de finances rectificative en juin et le PLF Projet de loi de finances pour 2024 seront les deux échéances à ne pas manquer. Valérie Pécresse a rappelé qu’on n’ouvrira pas de nouvelles lignes de métro et de RER en 2024 sans de nouvelles recettes identifiées ».

Grégoire de Lasteyrie répond aux questions de News Tank.


« Urgent de pérenniser le financement de transports publics »

Les AOM Autorité organisatrice de la mobilité , intercommunalités et régions, sont-elles toutes à égalité face au double choc de l’inflation et de l’explosion des prix de l’énergie ?

La crise est sévère pour toutes les AOM. Les coûts de l’énergie et les charges d’exploitation ont fortement augmenté. L’indice travaux publics de l'Insee Institut national de la statistique et des études économiques n’est pas en reste. Il est donc urgent de pérenniser le financement de transports publics dont le déficit de fonctionnement est appelé à s’accroître ces prochaines années. Nous sommes tous face à une situation inédite avec une hausse majeure des coûts de fonctionnement et des exigences d’investissement. C’est ce qui explique qu’une commission mixte du Conseil régional en Île-de-France, rassemblant la commission des finances et la commission des transports et des mobilités, a lancé un travail d’évaluation sur les pistes de financements potentielles, confié à l’Institut Paris Region.

En Île-de-France, Philippe Laurent, maire de Sceaux, a alerté avec les élus UDI Union des démocrates et indépendants franciliens sur le scénario noir d’un Pass Navigo à plus de 200 € par mois, scénario jugé inévitable en 2030 si le financement de fonctionnement d’Île-de-France Mobilités est assumé par les seuls usagers. Qu’en dites-vous ?

Les besoins restent élevés »

Le réseau francilien est le 2e au monde en termes de densité et le 4e en termes de maillage. Dès 2016, sous l’impulsion de Valérie Pécresse, nous avons lancé la modernisation des rames et la conversion écologique des moyens de transport. Nous ne voulons pas ralentir le rythme des investissements. Même si la fréquentation a baissé depuis le Covid, les besoins restent élevés et l’urgence climatique nous interdit de faire marché arrière. Avec les Grand Paris Express et des extensions de lignes programmées, nous allons créer 300 km de voies en plus. Dans les 10 ans à venir, le réseau de métro a doublé de taille, avec les lignes 15,16, 17 et 18 et le réseau de bus sera 20 % plus étendu. En 2022, le Gouvernement a refusé de toucher au Versement mobilité. Donc le financement des transports en commun franciliens reposerait sur les usagers et les collectivités. Impossible. Évitons de transférer sur les voyageurs le coût de la hausse des charges et des investissements.

Une commission mixte du Conseil régional, réunissant la commission des finances et la commission des transports et des mobilités, a lancé un travail d’évaluation d’un champ le plus large possible de pistes de financements potentielles et d’approfondissement de leur expertise. Pour quelles conclusions ?

Plusieurs types de ressources fiscales sont imaginables pour abonder les recettes de fonctionnement d’Île-de-France Mobilités. Le travail de l’Institut Paris Region, sollicité pour apporter une expertise sur des pistes de financements complémentaires pour le service public des mobilités en Île-de-France, est intéressant. Il y a des pistes de recettes nouvelles en lien avec les mobilités. Je pense à une taxe « Amazon » sur la livraison de colis, à une taxe-péage sur les poids lourds, à une redevance d’usage de l’infrastructure routière, une taxe liée au poids des véhicules automobiles, une taxe sur les courses taxis/VTC Voiture de transport avec chauffeur

Nous voulons pouvoir activer le levier des taux »

Mais d’autres pistes existent qui peuvent viser la taxe de séjour pour les touristes, la taxe sur le transport aérien de passagers (traitée en deux aspects), la taxe sur les surfaces de stationnement, la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques ), la taxe sur le foncier bâti quand il y a plus-value… Je pense à des prélèvements autour des zones foncières qui bénéficieront de nouveaux transports en commun et qui verront leur valeur augmenter. Il faut aussi laisser la capacité laissée aux AOM de faire évoluer librement le taux du versement mobilités. Le but est d’aller vers des solutions pérennes et qui s’administrent librement par les collectivités. On ne veut pas de subventions de l’État. Nous voulons pouvoir activer le levier des taux.

Quelles sont les prochaines échéances après les assises du financement des transports franciliens 2024-2030 organisées par la Région, l’AOM francilienne et la préfecture de Région, dans l’hémicycle régional le 23/01/2023 ?

La balle est dans le camp du Gouvernement. Les chiffres sont publics. Le PLFR Projet de loi de finances rectificative  en juin prochain et le PLF pour 2024 seront les deux échéances à ne pas manquer. Valérie Pécresse a rappelé qu’on n’ouvrira pas de nouvelles lignes de métro et de RER en 2024 sans nouvelles recettes identifiées.

Grégoire de Lasteyrie


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Parcours

Horizons
Secrétaire national en charge des Transports et des Infrastructures
Île-de-France Mobilités (IdFM)
Vice-président représentant le conseil régional d’Île-de-France
Communauté d’agglomération Paris-Saclay
Président
Palaiseau
Maire de Palaiseau
Haut comité du système de transport ferroviaire
Membre en tant que représentant d’Île-de-France Mobilités
Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France)
Délégué spécial aux mobilités durables
Ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
Collaborateur pour le cabinet de la ministre (transports franciliens)
Secrétaire d’État chargé du Commerce, de l’Artisanat, des petites et moyennes entreprises, du Tourisme, des Services et de la Consommation
Collaborateur auprès du cabinet du secrétaire d’État (TPE-PME)

Établissement & diplôme

Sciences Po Paris (IEP Paris)
Diplômé
Fondation HEC
Diplômé

Fiche n° 44093, créée le 21/07/2021 à 14:34 - MàJ le 04/11/2024 à 11:29

Île-de-France Mobilités (IdFM)

• Autorité organisatrice des mobilités (AOM) de la Région Île-de-France
• Création :
1959 (Syndicat des transports parisiens)
- 1991 : la compétence du STP s’étend à toute l’Île-de-France
- 2000 : la Région entre au conseil d’administration du Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif)
- 2017 : le Stif est rebaptisé Île-de-France Mobilités
• Mission : organise, coordonne et finance les services de transports réguliers de voyageurs en Ile-de-France.
• Avec ses opérateurs, IdFM assure 9,4 millions de déplacements chaque jour (1500 lignes de bus, 41 lignes ferrées)
• Budgets :
- 2023 : 16,1 Md€ (11,8 Md€ de fonctionnement / 4,3 Md€ d’investissement)
- 2022 : 14,7 Md€ (10,5 Md€ de fonctionnement / 4,2 Md€ d’investissement)
- 2021 : 11,9 Md€ (8,56 Md€ de fonctionnement / 3,31 Md€ d’investissement)
- 2020 : 9,8 Md€ (7,16 Md€ de fonctionnement / 2,67 Md€ d’investissement)
• Présidente : Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France
• Directeur général : Laurent Probst
• Contact : Xavier Guepet, directeur de la communication et de la marque
• Tél. : 01 47 53 28 00


Catégorie : AOM et délégataires
Entité(s) affiliée(s) : Omnil


Adresse du siège

39 bis-41 rue de Châteaudun
75009 Paris France


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Fiche n° 10466, créée le 01/10/2020 à 16:50 - MàJ le 12/11/2024 à 16:57

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Grégoire de Lasteyrie - ©  D.R.