« Il existe un monopole privé sur le réseau urbain lyonnais » (J.-C. Kohlhaas, Métropole de Lyon)
« L’effort financier de 2,5 Md€ en faveur des transports collectifs voté en décembre 2020 dans le cadre du plan de mandat constitue l’un des outils de développement de la mobilité décarbonée, les autres leviers étant la ZFE
Zone à faibles émissions
et la création de l’EPL
Établissement public local
qui couvrira l’ensemble du bassin de vie. L’établissement public devra établir son propre plan de mobilité fin 2023, grâce auquel nous allons dessiner un schéma de transports global à 2030-35. Nous devons offrir une alternative à la voiture solo non seulement aux habitants de la métropole, mais aussi à ceux qui viennent de l’extérieur », déclare à News Tank Jean-Charles Kohlhaas
5e vice-président (EELV) @ Métropole de Lyon • Conseiller régional @ Région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) • Conseiller municipal @ Oullins (Rhône)
, vice-président de la Métropole de Lyon
• Métropole (collectivité à statut particulier) située dans le Département du Rhône (69) en Région Auvergne-Rhône-Alpes
• Création : 01/01/2015
• 59 communes- 1,4 million d’habitants (2018…
en charge des Déplacements, Intermodalités et de la Logistique urbaine, le 15/11/2021.
Parallèlement à la création de l’EPL, la Métropole s’est engagée dans une réflexion sur l’allotissement des missions liées au transport. « On dénombre six lots au sein du Sytral : un lot TCL
Transports en commun lyonnais
, quatre lots Cars du Rhône et un lot Libellule. Cette configuration sera maintenue, mais certaines missions qui ne relèvent pas strictement de l’exploitation des services de transport pourront faire l’objet de contrats transverses. La tarification/billettique par exemple, dont l’évolution ne peut plus être liée à chacun des lots géographiques, mais harmonisée à l’échelle du territoire dans un objectif de lisibilité et d’efficacité. La sécurité sur le réseau est un autre exemple de lot transverse potentiel. Il nous paraît normal de gérer ces activités en direct », indique-t-il.
« Il existe de fait un monopole privé sur le réseau urbain lyonnais. Et nous souhaitons en sortir. Les décisions concernant la définition des lots seront prises début 2022, puisque les appels d’offres doivent être publiés au printemps pour un renouvellement prévu en juillet 2024. Actuellement, Keolis sous-traite un certain nombre d’activités qui ne relèvent pas directement de l’exploitation des véhicules. L’allotissement vise donc avant tout à obtenir le meilleur service au meilleur coût. Depuis des années, chaque renouvellement de DSP
Délégation de service public
s’est accompagné d’une augmentation des coûts très supérieure à l’inflation sectorielle, particulièrement quand il n’y avait qu’une seule réponse à l’appel d’offre », ajoute-t-il.
« Depuis des années, chaque renouvellement de DSP s’est accompagné d’une augmentation des coûts très supérieure à l’inflation sectorielle, particulièrement quand il n’y avait qu’une seule réponse à l’appel d’offre » (J.-C. Kohlhaas)
Avec une enveloppe d’investissement de 2,5 Md€ sur la durée du mandat, aurez-vous les moyens de développer une offre de mobilité décarbonée à la hauteur des besoins ?
L’effort financier en faveur des transports collectifs voté en décembre 2020 constitue l’un des outils de développement de la mobilité décarbonée, les autres leviers étant la ZFE et la création de l’EPL qui couvrira l’ensemble du bassin de vie. L’établissement public devra établir son propre plan de mobilité fin 2023, grâce auquel nous allons dessiner un schéma de transports global à 2030-35. Nous devons offrir une alternative à la voiture solo non seulement aux habitants de la métropole, mais aussi à ceux qui viennent de l’extérieur.
La nouvelle majorité métropolitaine porte une attention particulière aux secteurs les moins bien desservis »La nouvelle majorité métropolitaine porte d’ailleurs une attention particulière aux secteurs les moins bien desservis, y compris dans le périmètre de la métropole, et s’attache à une coopération accrue avec les secteurs extérieurs à la métropole. Nous avons réaffirmé dès 2020 cette volonté de coopérer avec les AO qui ne seront pas dans le périmètre du Sytral, aussi bien la Région que Saint-Etienne Métropole • Métropole (EPCI) située dans le département de la Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes • Création : 01/01/2018 - Janvier 2016 : Communauté urbaine - 2001 : Communauté d’agglomération - 1995 … , Vienne-Condrieu agglomération, et la communauté d’agglomération Porte de l’Isère, qui font partie du bassin de vie. Avec le renouvellement des élus régionaux au sein du Syndicat mixte des transports pour l’aire métropolitaine lyonnaise (SMT AML), nous sommes convaincus que cette dynamique de coopération va s’accentuer.
Parallèlement à la création de l’EPL, une réflexion sur l’allotissement des services de transport publics est en cours. Où en êtes-vous sur cette question ?
On dénombre six lots au sein du Sytral : un lot TCL, quatre lots Cars du Rhône et un lot Libellule. Cette configuration sera maintenue, mais certaines missions qui ne relèvent pas strictement de l’exploitation des services de transport pourront faire l’objet de contrat transverses. La tarification/billettique par exemple, dont l’évolution ne peut plus être liée à chacun des lots géographiques, mais harmonisée à l’échelle du territoire dans un objectif de lisibilité et d’efficacité. La sécurité sur le réseau est un autre exemple de lot transverse potentiel. Il nous paraît normal de gérer ces activités en direct.
Le mode de gestion reste à déterminer pour chacun de ces lots : DSP ou gestion directe par le Sytral, régie ou SPL »Le mode de gestion reste à déterminer pour chacun de ces lots : DSP ou gestion directe par le Sytral, régie ou SPL. Nous sommes allés visiter d’autres réseaux en Europe, qui fonctionnent en régie ou en gestion directe publique, afin de mieux évaluer les avantages et inconvénients de chacune des solutions.
Cela signifie-t-il que vous allez mettre un terme à la forme de DSP urbaine appliquée depuis des décennies sur le réseau TCL ?
Il existe de fait un monopole privé sur le réseau urbain lyonnais. Et nous souhaitons en sortir. Les décisions concernant la définition des lots seront prises début 2022, puisque les appels d’offres doivent être publiés au printemps pour un renouvellement prévu en juillet 2024. Actuellement, Keolis sous-traite un certain nombre d’activités qui ne relèvent pas directement de l’exploitation des véhicules.
Cette nouvelle organisation va-t-elle vous permettre de parvenir à maîtriser les coûts d’exploitation ?
Lyon étant une vitrine, nous avons probablement la chance d’avoir une meilleure qualité de service que certaines AO »L’objectif n’est pas d’être les moins chers mais d’afficher le meilleur rapport qualité / prix. L’allotissement vise donc avant tout à obtenir le meilleur service au meilleur coût. Depuis des années, chaque renouvellement de DSP s’est accompagné d’une augmentation des coûts très supérieure à l’inflation sectorielle, particulièrement quand il n’y avait qu’une seule réponse à l’appel d’offre.
Lyon étant une vitrine du transport public, nous avons probablement la chance d’avoir une meilleure qualité de service que certaines AO, mais cela ne nous empêche pas de rester vigilant sur l’amélioration du niveau de service.
L’allotissement peut aussi avoir des conséquences en matière sociale. Quelles sont vos attentes sur ce point ?
Les conventions sociales du transport urbain et interurbain fixent les obligations en matière de transfert de personnels. Notre orientation politique et le contexte actuel nous rendent particulièrement sensibles à l’accompagnement social dans le cas d’un éventuel découpage en lots et d’un changement de délégataire pour certaines missions.
Une consultation est en cours sur quatre projets de prolongement de métro. Le développement du réseau n’est donc plus abandonné ?
Avec le plan de mobilité de l’EPL, nous allons déterminer les modes les plus pertinents sur l’ensemble du territoire »Il faut relativiser les choses. Le précédent président de la Métropole, Gérard Collomb, a inauguré trois stations de métro en 20 ans. Nous considérons que le métro n’est pas forcément la meilleure solution partout, et qu’il vaut mieux faire du métro là où il est pertinent, du tramway là où le besoin et la densité sont moindre, et ainsi de suite… A notre arrivée à la Métropole, nous avons mis en route les trams T9 et T10 prévus au PDU Plan de déplacements urbains, appelé PDM depuis la Loi d’orientation des Mobilités du 24/12/2019 de 1997, sur lesquels les concertations sont actuellement en cours, avec l’objectif de les mettre en service avant la fin du mandat. Nous avons choisi également de lancer une ligne de BHNS Bus à haut niveau de service Part-Dieu - Sept chemins, qui se poursuit vers Chassieu et Jonage, en dehors du périmètre de l’agglo. Avec le plan de mobilité de l’EPL, nous allons déterminer les modes les plus pertinents sur l’ensemble du territoire.
Quelles sont les évolutions en matière de tarification. Allez-vous vers la gratuité ?
Nous n’avons jamais été favorables à la gratuité totale, qui n’a rien d’équitable »D’une part, nous allons devoir travailler à une tarification unifiée sur le territoire du futur établissement public. Parallèlement, nous sommes en discussions avec la Région pour la mise en place d’une tarification intégrée avec le TER, et nous devrions aboutir en 2022 pour le territoire de la métropole dans un premier temps (TER+Sytral). Nous avons également mis en place une véritable tarification sociale, avec la gratuité pour les plus défavorisés et un tarif solidaire à 10 € par mois ; un gros quart de nos abonnés en sont à présent bénéficiaires. Nous avons baissé le tarif abonnement étudiant, qui était auparavant au même prix que l’abonnement salarié, en retirant la part remboursée par l’employeur.
Nous n’avons jamais été favorables à la gratuité totale, qui n’a rien d’équitable : un certain nombre d’usagers ont largement la capacité de payer, et ce sont souvent ceux qui bénéficient de la meilleure offre.
Et concernant le paiement dématérialisé ?
Le renouvellement de notre système billettique est en cours. Il inclut le développement de la mobilité servicielle, ainsi que la possibilité de payer à distance son abonnement. L’open-payment sera disponible à court terme grâce au déploiement de nouveaux valideurs, et les tickets magnétiques vont disparaître courant 2022.
Comptez-vous proposer un tarif adapté aux attentes des télétravailleurs ?
On observe environ 10 % de déplacement en moins sur le domicile - travail, et une hausse des autres motifs »Dès le premier confinement, en avril 2020, nous avons mis en place avec l’aide de plusieurs bureaux d’études et du laboratoire d’économie des transports de Lyon un suivi des comportements de mobilité, aussi bien sur les aspects quantitatif que qualitatif. Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact définitif du télétravail, mais je suis persuadé qu’il sera plus faible que ce qui a été imaginé il y a quelques mois. On observe environ 10 % de déplacement en moins sur le domicile - travail, mais il ressort également une hausse des autres motifs de déplacements.
Avez-vous noté une remise en cause du VM de la part des employeurs depuis la fin des confinements ?
Si les grandes organisations patronales réclament régulièrement la suppression du VM Versement mobilité , les patrons que je rencontre sur le terrain ne tiennent pas le même discours. Au contraire, ils sont prêts à contribuer à condition de bénéficier d’une offre adaptée aux besoins de leurs salariés. C’est encore plus vrai quand l’activité se caractérise par des salaires faibles. Dans ce cas, la qualité de la desserte en transports collectifs est déterminante.
Si le gouvernement supprimait le VM, il faudrait remplacer cette ressource essentielle pour le financement des transports publics par un outil aussi dynamique. A l’heure actuelle, cela paraît difficile.
Nous allons renforcer les conseils en mobilité pour développer des solutions de transports publics mais aussi de covoiturage »Nous travaillons beaucoup sur le conseil en mobilité à destination des entreprises ou des groupements d’entreprises. On touche plusieurs milliers de personnes à la fois, ce qui est très efficace. Nous allons renforcer ces conseils en mobilité à l’échelle de l’établissement public pour développer des solutions de transports publics mais aussi de covoiturage. Nous avons déjà mis en place des lignes de TAD Transport à la demande dans des zones mal desservies, avec des retours positifs. Dans la vallée de la chimie, la zone industrielle mi-plaine et la zone industrielle de Techlid qui sont les plus importantes de l’espace métropolitain et péri-métropolitain. Je rencontre régulièrement les employeurs pour préparer la mise en place de la ZFE sur les problématiques liées à la circulation des véhicules professionnels et de leurs salariés.
Jean-Charles Kohlhaas
5e vice-président (EELV) @ Métropole de Lyon
Conseiller régional @ Région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA)
Conseiller municipal @ Oullins (Rhône)
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Parcours
5e vice-président (EELV)
Conseiller régional
Conseiller municipal
Infirmier libéral
Président de la commission transport
Fiche n° 44726, créée le 15/11/2021 à 14:54 - MàJ le 15/11/2021 à 14:57
SYTRAL Mobilités
• Autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais gérant notamment les réseaux de transport TCL, Cars du Rhône, Libellule, Optibus et Rhônexpress sur 263 communes représentant 1,85 million d’habitants
• Statut : établissement public local (depuis le 01/01/2022)
• Création : 1985
• Missions :
- développer les transports en commun du Rhône
- financer les réseaux et inciter aux déplacements « doux »
- définir la politique de gestion des réseaux
• Budget (2024) : 2 Md€
• Effectif : 200 agents (2024)
• Président : Bruno Bernard (président de la Métropole depuis 2020)
• Directrice générale : Patricia Varnaison Revolle (septembre 2020)
• Contact : Olivia Vansoen, directrice de la communication
• Tél. : 04 72 84 58 00
Catégorie : AOM et délégataires
Adresse du siège
21 boulevard Marius Vivier Merle69003 Lyon France
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Fiche n° 10259, créée le 28/09/2020 à 18:39 - MàJ le 26/11/2024 à 09:10
Métropole de Lyon
• Métropole (collectivité à statut particulier) située dans le Département du Rhône (69) en Région Auvergne-Rhône-Alpes
• Création : 01/01/2015
• 59 communes
- 1,4 million d’habitants (2018, Insee)
- 713 335 logements
- 718 858 emplois
- 140 824 entreprises (31/12/2019)
- 158 605 établissements
• Budget primitif 2024 : 3,92 Md€ (3,11 Md€ en fonctionnement / 813 M€ en investissement)
• Budget primitif 2023 : 3,81 Md€ (2,79 Md€ en fonctionnement / 1,02 Md€ en investissement)
• Effectif : environ 9 200 agents (2019)
• Président : Bruno Bernard (EELV)
• Directeur général adjoint délégué à l’urbanisme et aux mobilités : Sébastien Chambe
• Tél. : 04 78 63 48 97
• Marchés publics
• Plateforme opendata
Catégorie : Métropole, CU, CC, Villes
Adresse du siège
20, rue du LacCS 33569
69399 Lyon Cedex 03 France
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Fiche n° 10319, créée le 29/09/2020 à 18:56 - MàJ le 02/12/2024 à 14:16