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« Mettre en avant notre connaissance des territoires et notre ancrage » (S. Guenet, Lacroix & Savac)

News Tank Mobilités - Paris - Interview n°222314 - Publié le 30/06/2021 à 16:00
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Stéphane Guenet - ©   D.R.

« En formant un groupement, et grâce au soutien apporté par la CFTR sur les compétences techniques et financières nécessaires pour répondre aux appels d’offres, Lacroix et Savac peuvent prendre leur part dans l’ouverture à la concurrence des contrats Optile, où chaque lot a une taille comparable au réseau urbain d’une ville comme Orléans. Nous répondons sur les lots qui ont du sens pour nous, en mettant en avant notre connaissance des territoires et notre ancrage historique. Nous recherchons aussi les optimisations opérationnelles, indispensables dans une activité où les marges sont très faibles », déclare à News Tank Stéphane Guenet Directeur général @ Compagnie française des transports régionaux (CFTR)
, président du groupement Lacroix & Savac, et directeur général de CFTR, le 30/06/2021. 

Filiale française du fonds d’infrastructure Cube, CFTR a racheté les deux PME franciliennes en 2018, quelques mois après avoir pris le contrôle de la régie VFD, en Isère. 

« CFTR est une alternative aux groupes classiques. Les entreprises dans lesquelles nous investissons conservent leur identité et leur management. Les véhicules de leur flotte continuent à circuler sous leurs propres couleurs », indique-t-il.

Stéphane Guenet détaille les atouts stratégiques du groupement Lacroix & Savac dans la compétition en Île-de-France, illustration de la stratégie de développement de la CFTR. 

« Nous savons faire la différence entre une PME à potentiel et une étoile morte, et nous souhaitons nous inscrire dans une démarche constructive. Quand les responsables d’une entreprise nous sollicitent pour  »sauver«  un appel d’offres, il est déjà trop tard. »


« Il serait regrettable qu’à l’issue du processus d’ouverture à la concurrence, seuls les trois grands opérateurs subsistent dans le paysage francilien »

Quel est le positionnement de la CFTR parmi les acteurs du transport routier de voyageurs en France ?

CFTR est une alternative aux groupes classiques. Les entreprises dans lesquelles nous investissons conservent leur identité et leur management. Les véhicules de leur flotte continuent à circuler sous leurs propres couleurs. Vous ne verrez pas de mention « CFTR » sur les bus Savac ou VFD. Nos partenaires n’ont pas à supporter de frais de structure liés à une holding, ni à financer des actions de communication ou du marketing qui ne leur sont pas immédiatement utiles.

En constituant le groupement Lacroix & Savac, quels étaient vos objectifs ?

La dynamique des appels d’offre soude les salariés issus des deux entreprises, Lacroix et Savac »

Lacroix et Savac étaient les deux premières PME indépendantes d’Île-de-France, mais ni l’une ni l’autre n’avaient la taille critique pour répondre aux appels d’offres Optile. Chacun des 40 lots ouverts à la concurrence a une taille comparable au réseau urbain d’une ville comme Orléans. En formant un groupement, et grâce au soutien apporté par la CFTR sur les compétences techniques et financières nécessaires pour répondre aux appels d’offres, Lacroix et Savac peuvent prendre leur part dans la compétition. De plus, la dynamique des appels d’offre soude les salariés issus des deux entreprises.

Quelle est votre stratégie dans le processus d’ouverture à la concurrence ?

Nous avons recruté une trentaine de personnes pour répondre aux appels d’offres ÎdFM. Après les lots Optile, qui représentent 1 Md€ de chiffre d’affaires, les bus de petite couronne vont prendre la suite, avec un marché de 1,5 Md€. Notre objectif est de conserver notre part de marché, voire de l’accroître à l’issue de ces procédures. Nous répondons sur les lots qui ont du sens pour nous, en mettant en avant notre connaissance des territoires et notre ancrage historique. Nous recherchons aussi les optimisations opérationnelles, indispensables dans une activité où les marges sont très faibles.

Il y avait 20 entreprises au sein d’Optile il y a quelques années. Il serait regrettable qu’à l’issue du processus d’ouverture à la concurrence, seuls les trois grands opérateurs subsistent dans le paysage francilien.

Mais Cube est un fonds installé au Luxembourg. Sa priorité n’est-elle pas purement financière ? 

Nous ne venons pas pour dégrader les conditions de travail, mais pour soutenir les professionnels qui connaissent leur métier »

J’ai effectué toute ma carrière dans le transport public. Je ne suis pas un financier. CFTR est une société française qui paie ses impôts en France. Nous respectons les équipes des entreprises avec lesquelles nous travaillons. Quand nous avons repris VFD, on nous prédisait un blocage social. Nous avons rencontré les salariés et avons trouvé un terrain d’entente. Nous ne venons pas pour dégrader les conditions de travail, mais pour soutenir les professionnels qui sont sur place et connaissent leur métier. La proximité fonctionne toujours, et partout. En Île-de-France, les mêmes méthodes produiront les mêmes effets.

Le tourisme est au point mort, ou presque. Comptez-vous encore sur la reprise des activités non-conventionnées ?

Le transport touristique et occasionnel reste atone, mais le périscolaire a repris très fort, d’autant plus que les règles sanitaires imposent le transport d’une seule classe par autocar au lieu de deux.

Nous souhaitons nous développer sur le périscolaire et sur du transport opéré en rabattement des modes lourds, ou en complément des transports publics »

Les activités conventionnées représentent 60 % du chiffre d’affaires du groupement Lacroix & Savac. Parallèlement, nous souhaitons continuer à nous développer sur le périscolaire et sur du transport opéré en rabattement des modes lourds, ou en complément des transports publics, pour desservir de grands sièges sociaux ou des zones d’activités. Il existe encore des besoins sur ces segments, particulièrement pour des dessertes de banlieue à banlieue en Île-de-France. Le groupement Lacroix & Savac dispose de 18 dépôts, dont 5 dépôts stratégiques qui vont être repris par ÎdFM, ce qui lui garantit de posséder l’outil industriel nécessaire. 

Comment avez-vous géré la crise sanitaire ?

Grâce au soutien du gouvernement et de notre autorité organisatrice, ÎdFM, nous avons pu faire face. Au sein du groupement Lacroix & Savac, le maintien des activités conventionnées nous a permis de proposer du travail à nos conducteurs de tourisme.

La crise sanitaire a également eu un effet positif, en accélérant la compréhension du nouveau schéma organisationnel de l’entreprise. Les deux équipes de Lacroix et Savac ont d’autant mieux intégré la nécessité de travailler ensemble et les opportunités offertes par le groupement. Nous avons ainsi été parmi les premiers à déployer le système de nébulisation destiné à la désinfection des véhicules.

Où en est le groupement du point de vue de la transition énergétique ?

Au total sur le marché régulé et non-régulé, le groupement Lacroix & Savac exploite 103 véhicules au gaz, 69 hybrides, 38 électriques et 2 hydrogène.

Quels sont vos projets en dehors de l’Île-de-France ? La crise a-t-elle fait apparaître de nouvelles opportunités de rachat ?

Pour avoir une chance de conserver un marché, il faut se préparer dès le début »

Avec VFD, nous nous intéressons à des consultations sur l’ensemble de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Et nous restons attentifs aux opportunités. Mais nous savons faire la différence entre une PME à potentiel et une étoile morte, et nous souhaitons nous inscrire dans une démarche constructive. Quand les responsables d’une entreprise nous sollicitent pour « sauver » un appel d’offres, il est déjà trop tard. Pour avoir une chance de conserver un marché, il faut se préparer dès le début. Et pour être pertinent dans les consultations, il est indispensable de répondre régulièrement, et pas seulement quand on se croit sûr de gagner. Je ne perds jamais, j’apprends de mes erreurs et je me renforce.

Stéphane Guenet


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Parcours

MEET
Directeur
Transdev
DGA Nord
Veolia
Directeur Régional Transport Nord-Ouest
Veolia
Directeur de pôle régional
Compagnie normande d’autobus
PDG
Connex
Directeur BU de Cannes
CGEA
Directeur de réseau
CGEA
Cadre d’exploitation

Établissement & diplôme

Essec Business School (Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales)
Management général urbain
EM Normandie (Ecole de management de Normandie)
DESCAF Finances

Fiche n° 43949, créée le 30/06/2021 à 12:35 - MàJ le 30/06/2021 à 13:00

Compagnie française des transports régionaux (CFTR)

Opérateur régional de mobilité spécialisé dans le transport routier de voyageurs
- investit dans des opérateurs locaux de transport pour soutenir leur développement
-
regroupe 17 filiales de transport routier de voyageurs en France, implantées dans les régions Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Normandie
- exploite 1 944 véhicules (2021)
Création : 2015
Chiffre d’affaires 2022 : 273 M€ (2021, 241 M€)
• Effectifs : 3723 collaborateurs
Directeur général : Stéphane Guenet
Contact : Sonia Canet, directrice de la communication


Catégorie : AOM et délégataires
Entité(s) affiliée(s) :
- Lacroix & Savac
- Autocars Maisonneuve


Adresse du siège

53-55 Chaussée Jules César
95250 Beauchamp France


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Fiche n° 11688, créée le 14/02/2021 à 12:34 - MàJ le 09/02/2024 à 15:40


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