CEE : « Intégrer la micro-mobilité aux dispositifs, un enjeu pour l’expérimentation » (G. Leroux, Pony)
« Il est essentiel d’innover dans les modèles économiques de la micro-mobilité et de s’inspirer, par exemple, des aides au covoiturage via les CEE
Certificat d’économie d’énergie - Mécanisme qui vise à obliger ou encourager des acteurs à réaliser des économies d’énergie via la délivrance d’un certificat
. Nous pourrions envisager un modèle de vélo en libre-service subventionné à travers des micro-subventions avec des aides par trajet. Intégrer la micro-mobilité aux dispositifs des CEE est un enjeu important pour financer des expérimentations », déclare Guillem Leroux, responsable des relations publiques de Pony
• Opérateur développant un service de location de vélos et de trottinettes électriques en libre-service dans les grandes villes de France - Présent dans 20 villes (2024)
• Création : 2017• Siège…
, à News Tank le 05/11/2024.
« Pony participe à l’appel à candidatures pour l’exploitation d’une flotte de VAE
Vélo à assistance électrique
en libre-service à Paris. Nous proposons une candidature responsable, économiquement viable, pour déployer 6 000 vélos à assistance électrique deux places dans la capitale. »
« Nous sommes actuellement présents dans 20 villes françaises, et nous visons à déployer 30 000 engins partagés dans 40 villes d’ici 2027. Le coût des redevances d’occupation de l’espace public peut devenir un obstacle majeur pour que le service soit de qualité et soit économiquement viable. Pour offrir un service de qualité, il ne faut pas recourir au dumping. Jusqu’à présent, l’occupation de l’espace public était tarifée autour de 50 € par an et par véhicule, et le critère de sélection reposait davantage sur le service proposé. Mais aujourd’hui, de plus en plus de villes lancent des enchères, une démarche qui n’est profitable à personne. »
Guillem Leroux répond aux questions de News Tank.
« Nous avons le statut de fabricant de vélos » (Guillem Leroux, Pony)
La mairie de Paris a publié, en juin 2024, un appel à candidatures pour l’exploitation d’une flotte de VAE en libre-service à Paris. Participez-vous à cet appel à projets ?
Pony participe en effet à l’appel d’offres. Nous proposons une candidature responsable, économiquement viable, pour déployer 6 000 vélos à assistance électrique deux places dans la capitale. Les vélos en libre-service sont solidement implantés dans les habitudes des Parisiens, et nous pensons que les Double pony apporteront un souffle nouveau à cet usage.
L’un des enjeux soulevés par cet appel d’offres est la féminisation de l’utilisation du vélo. Nous pensons que les Double pony, avec leur siège passager, sont une partie de la solution. A la fois parce qu’ils permettent à des femmes de découvrir le vélo en montant derrière une amie, et aussi parce qu’ils permettent de se déplacer avec un enfant.
Un bon vélo en libre-service doit être confortable et offrir une réelle valeur ajoutée. La mairie de Paris a ici l’opportunité de choisir une innovation éprouvée : notre Double pony est réllement unique sur le marché.
Et bien entendu, nous répondons à l’ensemble des exigences de l’appel à candidatures. Sur la responsabilité environnementale, nous avons optimisé notre logistique pour être en adéquation avec les exigences urbaines : 90 % de nos opérations seront réalisées en cyclologistique.
Adopt a pony à Paris »Si vous êtes sélectionnés par la municipalité, proposerez-vous votre modèle participatif « Adopt a Pony » ?
À Paris, nous proposerons le modèle « Adopt a pony ». Nous sommes la seule entreprise de mobilité partagée à offrir une approche participative, que nous déployons dès que nous sommes présents dans une ville. À Angers, 80 % de la flotte est adoptée, nous visons un même taux d’adoption à Paris.
Cela dit, « Adopt a Pony » n’est pas une condition au déploiement de nos vélos à Paris : nous avons une solution de financement qui nous permettra de déployer 100 % de la flotte en 2025, puis de proposer aux Parisiennes et aux Parisiens d’acheter nos vélos.
Nous avons perdu des points sur le critère financier »Quels sont vos objectifs de développement en France ?
Nous sommes actuellement présents dans 20 villes françaises, et nous visons à déployer 30 000 engins partagés dans 40 villes d’ici 2027. De nombreuses métropoles, comme Nancy, Metz, Rennes ou encore Rouen, n’ont pas encore adopté de solutions de trottinettes et vélos en libre-service.
Pony peut les accompagner, et de manière innovante comme à Nantes, où nous avons expérimenté en marque blanche un service de trottinettes dans un quartier de la ville et une commune de la Métropole. Les résultats sont encourageants, avec un fort usage.
Quels freins identifiez-vous au secteur de la mobilité en libre-service en France ?
Le coût des redevances d’occupation de l’espace public peut devenir un obstacle majeur pour que le service soit de qualité et soit économiquement viable.
De plus en plus de villes adoptent un système d’enchères pour ces redevances dans les critères de sélection, favorisant l’opérateur qui donne le plus d’argent à la collectivité et pas l’opérateur le mieux disant sur les innovations et la qualité de service.
C’est ce qui s’est passé dans une ville de Seine-Maritime, où nous avons perdu des points sur le critère financier face à un concurrent qui a accepté de rogner fortement sur ses marges.
Pour offrir un service de qualité, il ne faut pas recourir au dumping. Jusqu’à présent, l’occupation de l’espace public était tarifée autour de 50 € par an et par véhicule, et le critère de sélection reposait davantage sur le service proposé. Mais aujourd’hui, de plus en plus de villes lancent des enchères, une démarche qui n’est profitable à personne.
Il faudrait un encadrement plus strict de la part de la loi concernant les AMI Appel à manifestation d’intérêt d’occupation de l’espace public, afin d’éviter des pratiques abusives, voire de supprimer complétement le critère financier.
Pony : 4 % des flux de transports en commun à Angers »Un autre modèle de financement de l’activité est-il possible ?
Il est essentiel d’innover dans les modèles économiques de la mobilité et de s’inspirer, par exemple, des aides au covoiturage via les CEE. Nous pourrions envisager un modèle de vélo en libre-service subventionné à travers des micro-subventions avec des aides par trajet. Il s’agirait d’aider financièrement les locations aux heures de pointe pour alléger la pression sur les transports en commun. Ce modèle permettrait d’atteindre les publics cibles de manière plus efficace, d’autant plus que, technologiquement, il est possible d’individualiser et de cibler les locations. Sur certains marchés, par exemple, nous offrons déjà des réductions aux abonnés des transports en commun, qui peuvent entrer leur numéro d’abonné dans notre application.
Intégrer la micro-mobilité aux dispositifs des CEE est aussi un enjeu important pour financer des expérimentations. Nous aimerions tester les micro-subventions pour mesurer leur effets sur les parts modales.
À Angers, par exemple, nous représentons déjà 4 % des flux de transports en commun avec 3 000 à 4 000 trajets par jour. Nous voudrions voir si la micro-subvention pourrait nous permettre de passer à une autre échelle. L’objectif est de vérifier si l’aide publique à travers des micro-subventions permettrait d’augmenter l’utilisation et donc le report modal.
Collaborer avec une entreprise française pour nos batteries »Les 23 M€ levés par Pony en septembre 2024 vous permettront-ils de changer d’échelle ?
Nous sommes cash-flow positif depuis juin 2024 : notre activité est rentable, et nous avons toujours généré de la marge par trajet. Désormais, nous couvrons même les coûts de notre siège. Cette levée de fonds nous permettra d’accélérer nos programmes de R&D Recherche et développement et d’investir dans le rapatriement de la production de nos vélos de Taïwan vers la France.
Produire en France sera d’ailleurs plus économique, car les salaires à Taïwan sont aujourd’hui équivalents à ceux pratiqués en France, tandis que les coûts de transport augmentent fortement.
Contrairement à nos concurrents, nous avons le statut de fabricant de vélos : chaque modèle est entièrement conçu par pony, et nous sélectionnons soigneusement nos partenaires pour assurer la responsabilité de la mise sur le marché et de l’ensemble de la chaîne de valeur.
Avec quel partenaire français travaillez-vous pour la production des batteries ?
Nous avons choisi de collaborer avec une entreprise française, Gouach, qui fabrique ses batteries en France. Leur technologie sans soudure permet aux batteries d’être réparables et d’avoir une durée de vie de dix ans.
Contrairement à nous, d’autres opérateurs s’approvisionnent en batteries fabriquées hors de l’Hexagone. Cela fait une différence, notamment en matière de maintenance. Par exemple, à Nice, nous avons eu un problème sur une série de batteries défectueuses, mais nous avons pu identifier rapidement la série en question, la renvoyer et effectuer les remplacements nécessaires.
Pony
• Opérateur développant un service de location de vélos et de trottinettes électriques en libre-service dans les grandes villes de France
- Présent dans 20 villes (2024)
• Création : 2017
• Siège social : Angers (Maine-et-Loire)
• Quatre pôles :
- pôle Tech : partie technique du cadenas, de l’app, des outils opérationnels et du back-end,
- pôle Produit : pony app, vélos, trottinettes, brand,
- pôle Growth : gestion clients,
- Pôle Opération : gestion de la flotte et maintenance.
• Cofondateur et président : Paul-Adrien Cormerais
• Cofondatrice et directrice générale : Clara Vaisse
Catégorie : MaaS
Adresse du siège
22 Boulevard Gaston Birgé49100 Angers France
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Fiche n° 11330, créée le 10/12/2020 à 13:13 - MàJ le 18/11/2024 à 14:31